Riyad as-Salihine - Hadith n°0259


Selon Abou Hourayra (رضيالله عنه) , le Prophète (ﷺ) a dit : « Il n’y a que trois nouveaux-nés qui ont parlé au berceau : Jésus-fils-de-Marie et celui [associé à] Jurayj. Ce Jurayj était un ascète qui s’était construit une tour. Alors qu’il était dans sa tour arriva sa mère juste au moment où il était en prière. Elle dit : « O Jurayj! » « Il dit : « O mon Seigneur! Dois-je répondre à ma mère ou poursuivre ma prière ? » et il continua sa prière. Sa mère s’en alla. Le lendemain elle revint le voir alors qu’il priait. Elle dit : « O Jurayj! » « Il dit : « O mon Seigneur! Dois-je répondre à ma mère ou poursuivre ma prière ? » et il continua sa prière. Le troisième jour il y eut la même scène et elle dit : « Seigneur Allah! Ne le fais pas mourir avant qu’il ait regardé le visage des prostituées » Les Enfants d’Israël parlèrent un jour de Jurayj et de son adoration pour Allah. Or il y avait parmi eux une prostituée connue pour sa beauté. Elle leur proposa : « Si vous voulez, je vais certainement le soumettre à la tentation (le séduire) ». Elle vint à sa rencontre mais il ne se tourna même pas vers elle. Elle alla trouver un berger qui habitait dans la tour de l’ascète. Elle se donna à lui et elle tomba enceinte. Quand elle mit au monde son enfant elle dit : « C’est celui de Jurayj ». Les gens vinrent à lui, le firent descendre de sa tour qu’ils détruisirent, et se mirent à le battre. Il leur dit : « Que me voulez-vous donc ? » Ils dirent : « Tu as commis un adultère avec cette prostituée et elle a eu de toi cet enfant ». Il dit : « Où est-il donc ? » Ils le lui apportèrent. Il leur dit : « Laissez-moi d’abord faire ma prière ». Il pria et, lorsqu’il eut terminé, il s’approcha du nouveau-né qu’il tapota sur le ventre puis il lui dit : « Enfant! Qui est ton père ? » Il dit : « Untel le berger ». Les gens se mirent à embrasser Jurayj et à passer leurs mains sur son corps. Ils lui dirent : « Veux-tu que nous te reconstruisions ta tour avec de l’or ? » Il dit : « Non, mais refaites-la en terre comme elle était » et ils le firent. Le troisième nouveau-né à avoir parlé au berceau était en train de téter le sein de sa mère. Voilà que passa un cavalier à la fière allure et monté sur un beau cheval. Sa mère dit : « Seigneur Allah! Faites que mon fils soit comme lui ! » L’enfant quitta le sein et se retourna vers le cavalier. Il le regarda et dit : « Seigneur Allâh! Ne faites pas que je sois comme lui ! » Il retourna ensuite au sein et se remit à téter (c’est comme si je voyais encore le Messager de Allah (ﷺ) tétant son propre doigt pour imiter l’enfant). Puis il dit : « Ils passèrent devant une jeune fille que les gens battaient en lui disant : « Tu as forniqué, tu as volé » et elle se contentait de leur dire : « Allah me suffit pour ma défense et quel bon défenseur! » Sa mère dit : « Seigneur Allâh! Faites que mon fils ne soit pas comme elle! » L’enfant s’arrêta de téter, regarda la jeune fille et dit : « Seigneur Allah! Faites que je sois comme elle! » C’est alors qu’il y eut entre lui et sa mère cette discussion. Sa mère lui dit : « Il est passé un homme à la belle apparence et j’ai dit : « Seigneur Allâh! Faites que mon fils soit comme lui! et tu as dit : « Seigneur Allâh! Ne faites pas que je sois comme lui! ». Puis des gens passèrent avec cette jeune fille qu’ils frappaient en lui disant : « Tu as forniqué, tu as volé ». J’ai dit alors : « Seigneur Allâh! Ne faites pas que mon fils soit comme celle-ci! » et tu as dit : « Seigneur Allâh! Faites que je sois comme elle ! ». Il dit : « Cet homme était un tyran et c’est pourquoi j’ai dit : « Seigneur Allâh! Ne faites pas que je sois comme lui! » Quant à cette jeune fille, ils lui disent : « Tu as forniqué » sans qu’elle n’ait jamais forniqué et : « Tu as volé » sans qu’elle n’ait jamais volé. C’est pourquoi j’ai dit : « Seigneur Allâh! Faites que je sois comme elle! »
(Ryad As Salihine Hadith n°259, Rapporté par Al Boukhari et Mouslim)
عن أبي هريرة رضي الله عنه عن النبي صلى الله عليه وسلم قال‏:‏ “ لم يتكلم في المهد إلا ثلاثة‏:‏ عيسى ابن مريم، وصاحب جريج، وكان جريج رجلا عابدًا، فاتخذ صومعة فكان فيها، فأتته أمه وهو يصلي فقالت‏:‏ يا جريج، فأتته أمه وهو يصلي فقالت‏:‏ يا جريج، فقال‏:‏ يا رب أمي وصلاتي فأقبل على صلاته فانصرفت‏.‏ فلما كان من الغد أتته وهو يصلي، فقالت‏:‏ يا جريج، فقال‏:‏ أي رب أمي وصلاتي، فأقبل على صلاته، فقالت‏:‏ اللهم لاتمته حتى ينظر إلى وجوه المومسات‏.‏ فتذاكر بنو إسرائيل جريجًا وعبادته، وكانت امرأة بغي يتمثل بحسنها، فقالت‏:‏ إن شئتم لأفتننه، فتعرضت له، فلم يلتفت إليها، فأتت راعيًا كان يأوي إلى صومعته، فأمكنته من نفسها فوقع عليها‏.‏ فحملت، وجعلوا يضربونه، فقال‏:‏ ما شأنكم‏؟‏ قالوا‏:‏ زنيت بهذه البغي فولدت منك‏.‏ قال‏:‏ أين الصبي‏؟‏ فجاءوا به فقال‏:‏ دعوني حتى أصلي، فصلى، فلما انصرف أتى الصبي فطعن في بطنه وقال‏:‏ ياغلام من أبوك‏؟‏ قال‏:‏ فلان الراعي، فأقبلوا على جريج يقبلونه ويتمسحون به وقالوا‏:‏ نبني لك صومعتك من ذهب، قال‏:‏ لا، أعيدوها من طين كما كانت، ففعلوا‏.‏ وبينا صبي يرضع من أمه، فمر رجل راكب على دابة فارهة وشارة حسنة، فقالت‏:‏ “ اللهم اجعل ابني مثل هذا، فترك الثدي وأقبل إليه فنظر إليه فقال‏:‏ اللهم لا تجعلني مثله، ثم أقبل على ثديه فجعل يرتضع‏ »‏ فكأني أنظر إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم وهو يحكي ارتضاعه بأصبعه السبابة في فيه، فجعل يمصها، قال‏:‏ ‏ »‏ومروا بجارية وهم يضربونها، ويقولون‏:‏ زنيت سرقت، وهي تقول‏:‏ حسبي الله ونعم الوكيل‏.‏ فقالت أمه‏:‏ اللهم لا تجعل ابني مثلها، فترك الرضاع ونظر إليها فقال‏:‏ اللهم اجعلني مثلها، فهناك تراجعا الحديث فقالت‏:‏ مر رجل حسن الهيئة فقلت‏:‏ اللهم اجعل ابني مثله فقلت‏:‏ اللهم لا تجعلني مثله، ومروا بهذه الأمة وهم يضربونها ويقولون‏:‏ زنيت سرقت، فقلت‏:‏ اللهم لا تجعل ابني مثلها فقلت‏:‏ اللهم اجعلني مثلها‏؟‏‏!‏ قال‏:‏ إن ذلك الرجل كان جبارًا فقلت‏:‏ اللهم لا تجعلني مثله، وإن هذه يقولون لها زنيت، ولم تزن وسرقت، ولم تسرق، فقلت‏:‏ اللهم اجعلني مثلها‏ »‏ ‏(‏‏(‏متفق عليه‏)‏‏)‏‏.‏
(رياض الصالحين رقم ۲۵۹)
.