Da'if Al Jami - Hadith n°0652


D’après ’Ali ibn Abi Talib (رضي الله عنه) : « Lorsqu’arrive la nuit de la mi-chabân, alors mettez-vous debout durant celle-ci pour prier et jeûnez le jour car, certes, dès le coucher du soleil, Allah descend vers le ciel le plus proche et dit : « Y a-t-il quelqu’un qui recherche le pardon afin que Je le lui accorde ? Y a-t-il quelqu’un qui recherche la subsistance (rizq) pour que Je la lui donne ? Y a-t-il quelqu’un qui est éprouvé afin que Je le soulage ? Y a-t-il quelqu’un qui demande pour que Je lui procure (ce qu’il veut) ? Y a-t-il telle ou telle chose… ? » et ce, jusqu’à l’apparition de l’aube… »
(Rapporté par Cheikh Albani dans « Da’if al-jami’ » n°652, Hadith Mawdhou’ (forgée))

Il n’y a pas d’adoration particulière a pratiquer durant cette nuit ou le jour qui suit car il n’y a aucun texte authentique du Messager d’Allah (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) sur ce sujet. Les ahadiths qui sont rapportés à ce propos sont faibles ou inventés.

Ce hadith a été jugé faible par:

– L’imam Ibn Al Djawzi (Al ‘Iala Al Moutanahiya n°923)
– L’imam Dhahabi (Talkhis Al ‘Ilal Al Moutanahiya n°534)
– L’imam Chawkani (Al Fawaid Al Majmou’a Fil Ahadith Al Mawdou’a p 63)

La chaîne de transmission de ce Hadith comprend un narrateur, en l’occurrence Abou Bakr Ibn Abî Saburah (ابْنُ أَبِي سَبْرَةَ), qui a fait l’objet de très sévères critiques de la part des spécialistes et experts musulmans

– Sa crédibilité a été remise en cause par Al Boukhâri (rahimahoullâh) (dha’affahoû), Ali ibnoul Madîniy(rahimahoullâh) et Aboû Bakr Al Bazzâr (rahimahoullâh) (layyin). Les deux premiers savants l’ont même qualifié de mounkar oul hadîth, c’est-à-dire de personne dont les narrations sont réprouvées…

– Les deux fils de l’Imâm Ahmad (rahimahoullâh) –Abdoullâh et Sâlih- rapportent de leur père qu’il a déclaré au sujet de ce narrateur: « Il forgeait des narrations (kâna yadha’oul hadîth) et il mentait(yakdhibou). »

– Ibnou ‘Adiy (rahimahoullâh) l’a lui aussi compté parmi les forgeurs de Hadiths (houwa fî djoumlati man yadha’oul hadîth).

– Ibnou Hibbân (rahimahoullâh) a dit à son sujet : « Il rapportait des Traditions forgées (en les attribuant) à des personnes fiables. Il n’est pas permis d’argumenter à partir de ses propos (kâna miman yarwî al mawdhoû’ât minath thiqât lâ yadjoûz oul ihtidjâdjou bih). » Ailleurs, il ajoute : « Il n’est en aucun cas licite de consigner ses narrations (lâ yahillou kitâbatou hadîthih (…) bihâlin). »

– Al Hâkim (rahimahoullâh) a tenu des propos similaires à ceux d’Ibnou Hibbân (rahimahoullâh) concernant ce narrateur.

– An Nasaï (rahimahoullâh) a dit pour sa part que Abou Bakr Ibn Abî Saburah est un rapporteur à délaisser (matroûk).

– Ibnou Maïn (rahimahoullâh) (rahimahoullâh) affirme en substance que « son rapport ne vaut rien »(layssa hadîthouhou bichaïyin).

– Al Haïthami (rahimahoullâh) le qualifie de : très faible (dhaïf djiddan), matroûk, grand menteur(kadhdhâb) et grand forgeur (wadhd-hâ’).

Des Traditions rapportées par Abou Bakr Ibn Abî Saburah ont ainsi tout à fait logiquement été remises en question par des juristes aussi connus que Ibnou Hazm (rahimahoullâh) le dhâhérite, Ibnou Hadjar (rahimahoullâh) le châféïte, Az Zaïlaï’ (rahimahoullâh) le hanafite, pour ne citer qu’eux…

(Réf : « Mîzân oul I’tidâl » – Volume 7 / Pages 341-342, « Adh Dhou’âfâ wal Matroûkîn lin Nasaï » – Volume 1 / Page 114, « Tahdhîb out Tahdhîb » – Volume 12 / Pages 31-32, « Adh Dhouafâ oul Kabîr » – Volume 2 / Page 271, « Al Kachf oul Hathîth » – Volume 1 / Page 286, « Al Madjroûhîn » – Volume 3 / Page 147, « Al Kâmil fidh dhou’afâ » – Volume 7 / Pages 295 à 297, Tafsîr Ibnou Kathîr – Volume 4 / Page 233, « Al Mouhallâ » – Volume 8 / Page 263, « Madjma’ouz Zawâïd » – Volume 1 / Page 213, Volume 3 / Pages 257 et 277, Volume 4 / Pages 9 et 170, « Nasb oul Râya » – Volume 3 / Pages 287 et 469, « Ad Dirâya » – Volume 1 / Page 110)

عن علي بن أبي طالب رضي الله عنه قال : إذا كان ليلةُ النِّصْفِ من شعبانَ فقُومُوا ليلتَها ، وصُومُوا يومَها ، فإنَّ اللهَ ينزلُ فيها لغروبِ الشمسِ إلى سماءِ الدنيا فيقولُ : أَلَا مُسْتَغْفِرٌ فأَغْفِرَ له ؟ أَلَا مُسْتَرْزِقٌ فأَرْزُقَه ؟ أَلَا مُبْتَلًى فأُعافِيَه ؟ أَلَا سائلٌ فأُعْطِيَه ؟ أَلَا كذا أَلَا كذا ؟ حتى يَطْلُعَ الفجرُ
(رواه الشيخ الألباني في ضعيف الجامع رقم ٥٣١٤)

حكم : موضوع

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