Irwa al-Ghalil - Volume 1 » Page 0161


D’après Mous’ab Ibn Sa’d Ibn Abi Waqqas : Je tenais le moushaf (*) pour Sa’d Ibn Abi Waqqas (qu’Allah l’agrée) lorsque je me suis gratté.
Sa’d (qu’Allah l’agrée) a dit : Peut-être as-tu touché ton sexe ?
J’ai dit : Oui.
Il a dit : Lève toi et fais les ablutions.
Alors je me suis levé, j’ai fait les ablutions et je suis revenu.
(Rapporté par Malik dans son Mouwata n°96 et authentifié par Al Bayhaqi dans Al Khilafiyat vol 1 p 516 et par Cheikh Albani dans Irwa Al Ghalil vol 1 p 161, Hadith Sahih)

(*) C’est à dire le Coran sous forme de livre.

Annotations:

D’après Nafi’ : ‘Abdallah Ibn ‘Omar (qu’Allah les agrée lui et son père) ne touchait pas le moushaf sauf s’il était en état de pureté.
(Rapporté par Ibn Abi Chayba dans son Moussannaf n°7626 et authentifié par Cheikh Chathri dans sa correction du Moussannaf de Ibn Abi Chayba vol 5 p 91)

Cheikh Al Islam Ibn Taymiya (mort en 728 du calendrier hégirien) a dit : « L’avis des 4 imams est que ne touche le Coran qu’une personne purifiée comme dans ce qu’a écrit le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) à ‘Amr Ibn Hizam (qu’Allah l’agrée) : -Ne touche le Coran qu’un purifié-.
Ceci est également la parole de Salman Al Farisi, de ‘Abdallah Ibn ‘Omar (qu’Allah les agrée tous) et autres qu’eux et il n’y a aucun compagnon qui a eu un autre avis ».
(Majmou’ Al Fatawa 21/266)

L’imam Nawawi (mort en 676 du calendrier hégirien) a dit : « Concernant le fait de ne toucher le Coran qu’en état de pureté, les savants chafi’ites ont argumenté par le hadith mentionné (*) et par le fait que c’est l’avis de Sa’d Ibn Abi Waqqas et de ‘Abdallah Ibn ‘Omar (qu’Allah les agrée tous) et on ne connait pas de compagnon ayant eu un autre avis ».
(Al Majmou’ Charh Al Mouhadhab vol 2 p 86)

(*) C’est à dire le hadith cité ci-dessus.

Remarque n°1 : Des savants des quatre écoles juridiques ont mentionné la permission pour l’enfant de toucher le moushaf sans être en état d’ablution car l’enfant a grand besoin d’apprendre le Coran et lui imposer d’être systématiquement en état d’ablution est particulièrement compliqué.

L’imam Malik Ibn Anas (mort en 179 du calendrier hégirien) a dit : « J’espère que le fait que les enfants touchent les masahifs (pluriel de moushaf) pour l’apprentissage sans être en état d’ablution soit permis ».
(Mawahib Al Jalil vol 1 p 470)

Voir pour l’école Hanafite : Tabyin Al Haqaiq Charh Kanz Ad Daqaiq de l’imam Al Zayla’i vol 1 p 58
Pour l’école Chafi’ite : Al Majmou’ de l’imam Nawawi vol 2 p 81/82
Pour l’école Hanbalite : Tashih Al Fourou’ Ma’a Al Fourou’ de l’imam Al Mardaway vol 1 p 242/243

Remarque n°2 : La traduction du Coran dans une autre langue ou le livre comprenant le Coran en arabe et dans une autre langue ont-ils le même jugement que le moushaf ?
Et ainsi est-il permis de les toucher sans être en état d’ablution ?

– Tout d’abord, en ce qui concerne la traduction du Coran dans une autre langue, le jugement est que cette traduction ne prend pas le jugement du Coran et ainsi il est permis de la toucher sans être en état d’ablution.

Cheikh ‘Abdel ‘Aziz Ibn Baz a dit : « La traduction du Coran n’a pas le même jugement que le moushaf ».
(Fatawa Nour ‘Ala Darb vol 26 p 327)

– Ensuite, en ce qui concerne le livre comprenant le Coran en arabe et sa traduction dans une autre langue, les savants disent que ce livre a le jugement d’un livre d’explication du Coran (Tefsir).

Cheikh ‘Abdel ‘Aziz Ibn Baz a dit : « Si, avec le Coran en arabe, il y a sa traduction, alors le jugement est celui des livres d’explications du Coran ».
(Voir l’audio suivant : Cheikh Ibn Baz)

La majorité des savants sont d’avis qu’il est permis à la personne qui n’est pas en état d’ablution de toucher les livres d’explication du Coran (Tefsir).
(Al Mawsou’a Al Fiqhiya Al Koweitiya vol 13 p 97)

Remarque n°3 : Le Coran qui est enregistré sur les téléphones portables ou les tablettes n’a pas le même jugement que le moushaf et ainsi il est permis de lire et de tourner les pages sans être en état d’ablution.

Question : Quel est le jugement concernant les téléphones portables dans lesquels se trouvent le moushaf, est-ce que ces téléphones prennent le jugement du moushaf ?

Réponse de Cheikh ‘Abdel Mouhsin Al ‘Abad : « Non. Ces téléphones ne prennent pas le jugement du moushaf.
Lorsque quelqu’un a avec lui un téléphone dans lequel le moushaf est enregistré, nous ne disons pas qu’il a avec lui un moushaf et qu’il ne doit le toucher qu’en état de pureté ».
(Séance de Fatawa du 09/09/1430 à 6m40)

عن مصعب بن سعد بن أبي وقاص أنه قال : كنت أمسك المصحف على سعد بن أبي وقاص رضي الله عنه فاحتككت . فقال سعد رضي الله عنه : لعلك مسست ذكرك
فقلت : نعم
فقال : فقم فتوضأ
فقمت فتوضأت ثم رجعت
(رواه مالك في الموطأ رقم ٩٦ و صححه البيهقي في الخلافيات ج ١ ص ٥١٦ و الشيخ الألباني في إرواء الغليل ج ١ ص ١٦١)

حكم : صحيح

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