Voici une esquisses biographiques des grands rapporteurs de Hadith.
Le classement proposé est le nom du rapporteur par rapport au nombre de ahâdith rapportés.

Abou Houreira (رضي الله عنه)

5374 ahâdith

Avant sa conversion a l’islam, Abû Houreira (رضي الله عنه) s’appelait ‘Abd Ash-Shams, c’est-à-dire « le serviteur du soleil ». II appartenait a la tribu de Da’us qui embrassa dans sa majorité l’islam en l’an 6 de l’Hégire. Lors de sa première rencontre avec le Messager (Sala Lahu Aalayhi Wa Salam), celui-ci lui dit: « Comment t’appelles-tu ? » Il répondit : « ‘Abd Ash-Shams. » L’Envoyé d’Allah lui dit : « ‘Abd Ar-Rahman serait mieux » il répondit : « Ô envoyé d’Allah ! Abd Ar-Rahmân, par mon père et ma mère que je sacrifierais pour toi. »Plus tard, il hérita du surnom d’Abû Houreira (رضي الله عنه) le père de la petite chatte – en raison de son affection pour une chatte qui ne le quittait jamais.  Les générations de musulmans qui viendront après, ne le connaîtront que sous ce surnom.
[…] Le mérite de notre pieux compagnon apparaîtra plus tard dans toute sa splendeur lorsqu’il s’agira de répertorier et de codifier les hadiths du Prophète( Sala Lahu Ahlayhi Wa Salam). C’est à lui, en effet, que s’adresseront les traditionnistes, les compilateurs de hadiths pour composer leurs Sahih – ouvrages de hadiths authentiques. C’est ainsi que l’imam As Shâfi’i a dit à son sujet : « Abû Houreira était celui qui a mémorisé le plus de hadiths à son époque. »

– Parmis les Mérites de Abou Houreira

Al-A’raj a déclaré avoir entendu Abou Houreira dire

« Vous prétendez que Abou Hourayra ne cesse de rapporter les hadiths du Messager d’Allah (ﷺ), Allah me jugera (si je rapporte autre chose que la vérité). J’étais un homme pauvre et je servais le Messager d’Allah (ﷺ) en me contentant de quoi me faire subsister au jour le jour, alors que les Muhâjirûn s’occupaient de conclure des affaires sur les marchés et

les ‘Ansâr donnaient tous leurs soins à l’entretien de leurs propriétés. Un jour, le Messager d’Allah (ﷺ) dit : « Quiconque de vous étendra son vêtement (thawb), n’oubliera rien de ce qu’il m’entend dire ». Alors j’étendis mon vêtement et je le laissai ainsi jusqu’à la fin de son hadith, puis je l’adjoignis et dès lors, je n’ai oublié aucun hadith que j’ai entendu.
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°2492 a)

– le fait d’aimer Abou Houreira et sa mère (qu’Allah les agrée) est un signe de foi tout comme le fait de les détester est un signe d’absence de foi

D’après Abou Houreira (qu’Allah l’agrée): J’ai dit: Ô Messager d’Allah! Invoque Allah pour que ses serviteurs croyants nous aiment moi et ma mère et pour que nous les aimions également.
Alors le Prophète (que la prière d’Allah et son salut soient sur lui) a dit: « Ô Allah! Fais que ton serviteur ci et sa mère soient aimés par tes serviteurs croyants et que eux aiment les croyants également ».
Ainsi il n’y a pas un croyant qui a été crée et a entendu parlé de moi ou m’a vu sans qu’il ne m’aime.
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°2491)

‘Abdoullâh Ibn ‘Omar (رضي الله عنهما)

2630 ahâdith

Abd Allah ibn Umar (en arabe عبد الله بن عمر) est un compagnon du prophète de l’islam Mohammed (Sala Lahu Ahleyhi Wa Salam), né en 612. Son père est Umar Ibn al-Khattab, deuxième calife bien guidé.

Abd Allah ibn Umar est né à la Mecque. À l’âge de dix ans, il se rend en compagnie de ses parents à Médine où il apprend le Coran au fur et à mesure que la révélation arrive. À 15 ans, il participe à la bataille du fossé. Il a également participé à la bataille d’al-Qadisiyya.
Il meurt à l’âge de 84 ans à la Mecque juste après les rituels du Hajj de l’année hégirienne 73.

Durant sa longue vie, il était si dévoué et attaché aux traditions du Prophète que le musulman disait : « Ô Dieu! garde Abdallah en vie tant que je vis pour que je fasse comme lui. C’est que je ne connais pas quelqu’un d’autre comme lui qui suit le rite de la première époque. »

En plus de ce respect scrupuleux des faits et gestes du Prophète , Ibn Omar était très attentif quant à rapporter les hadiths. Ses contemporains avaient laissé ce témoignage : « Parmi les compagnons du Messager de Dieu, personne n’était plus prudent qu’Ibn Omar à rapporter fidèlement les hadiths du Messager. »

Il l’était aussi dans le domaine des fatwas. Une fois, un musulman lui ayant demandé un avis religieux sur une question, Ibn Omar avait dit : « Je n’ai pas de connaissance sur ce que tu m’interroges. » Puis, tout content, il avait dit : « J’ai été interrogé sur ce que je ne sais pas et j’ai dit que je ne savais pas! » Ainsi, il craignait beaucoup de prendre l’initiative d’une fatwa, bien qu’il menât une vie conforme aux préceptes de la religion musulmane.

‘Aïcha (رضي الله عنها)

2210 ahâdith

Originaire de la Tribu des Kinana, Aisha était née environ 9 années avant l’Hégire, alors que la Révélation avait débuté depuis environ 3 ans. Elle était la fille d’Abû Bakr, ami fidèle et Compagnon le plus proche du Prophète qu’on appelait «As-Siddîq » (le véridique). C’est en compagnie de celui-ci que le Prophète accomplit l’Hégire vers Médine. Abu Bakr était marchand de vêtements à la Mecque.

Son intelligence et sa jeunesse étaient des atouts majeurs pour ce qu’elle allait accomplir tout au long de sa vie, que ce soit avant son mariage (puisque le Prophète (salalahou ‘aleyhi wa salam) venait très souvent rendre visite à son père) et après, et que ce soit avant et après la mort du Prophète (salalahou ‘aleyhi wa salam).

De par sa vivacité d’esprit, Aïcha a pu assimiler et interpréter les lois de l’islam auprès des femmes .Dès son plus jeune âge, elle a appris du Prophète (salalahou ‘aleyhi wa salam). Elle retint au fur et à mesure, la Révélation des versets, et mémorisa les évènements de la communauté musulmane, et ceci, avec une grande précision et une fiabilité.

Elle a ainsi pu retransmettre un nombre inestimable de paroles du Prophète (salalahou ‘aleyhi wa salam) (environ 2 200 hadiths) étant encore bien jeune au moment de l’Hégire. Enthousiaste, dès que le Prophète (salalahou ‘aleyhi wa salam) rentrait, elle lui posait des questions, et les réponses représentent encore aujourd’hui des enseignements primordiaux de l’islam.

‘Abdoullâh Ibn ‘Abbas (رضي الله عنهما)

1160 ahâdith

On l’appelait « khabr al-umma », le docte de la communauté, en raison de ses larges connaissances en matière de religion, et de sa sagesse.

Pourtant, Ibn ‘Abbâs, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas vécu longtemps avec le Messager d’Allah. Cousin du Prophète, et plus jeune que lui de beaucoup d’années en ce sens qu’à la mort du Messager d’Allah, il n’avait que 13 ans, cela ne l’a pas empêché, néanmoins, de fréquenter assidûment les cercles d’enseignement du Messager d’Allah et d’assimiler tout ce qu’il entendait comme science et connaissance. Son intelligence aigüe et sa mémoire prodigieuse lui permettaient d’acquérir avec une grande facilité les connaissances reçues et de les mémoriser rigoureusement.

 

Il était passé maître dans les sciences du fiqh (jurisprudence), de la théologie, du hadith, de l’interprétation du Coran, l’histoire des religions, la grammaire, et tant d’autres disciplines intellectuelles et spirituelles. A chaque question, il avait une réponse, et à chaque problème, une solution. Son sens de la réplique et de la polémique vis-à-vis des adversaires était tranchant et redoutable.

 

Il le prouvera lors de la fameuse polémique qu’il soutiendra face aux adeptes de la secte Kharijite qui quittèrent les rangs de l’imam ‘Ali après la bataille de Siffîn et le traitèrent, lui et ses partisans, d’apostats, pour avoir accepté l’arbitrage des hommes.