Riyad as-Salihin – 20 – Le livre de la demande de pardon à Allah
Ibn ‘Abbàs (رضي الله عنهما) rapporte: « Abrahàm vint avec son épouse (Agar), la mère d’Ismà’il, et avec son fils Ismà’il qu’elle nourrissait de son sein. Il les installa près de la Ka’ba, au pied d’un grand arbre au-dessus de Zam-Zam, à la partie plus élevée de la mosquée. Il n’y avait alors personne à la Mecque, comme il n’y avait pas d’eau. Il la déposa donc là et laissa près d’elle un sac de dattes et une outre pleine d’eau.
Puis il reprit le chemin du retour. La mère d’Ismà’il le suivit et lui dit: « Ô Abrahàm! Où vas-tu ainsi en nous laissant dans cette vallée où il n’y a pas âme qui vive ni rien d’autre? » Elle le lui répéta plusieurs fois sans qu’il ne se tournât vers elle.
Elle lui dit finalement: «Est-ce Allah qui t’ordonne d’agir ainsi?»
Il dit: «Oui».
Elle dit: «Dans ce cas Allah ne nous abandonnera pas à nous-mêmes» et elle retourna à sa place.
Abrahàm se mit donc en marche. Une fois arrivé au sentier de montagne dit « Al Hajùn » d’où on ne pouvait pas le voir, il tourna son visage vers la Ka’ba et adressa à Allah cette prière en levant les mains au ciel:
« Ô notre Seigneur, j’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée sans agriculture, près de Ta Maison sacrée [la Kaaba], – ô notre Seigneur – afin qu’ils accomplissent la Salat. Fais donc que se penchent vers eux les coeurs d’une partie des gens. Et nourris-les de fruits. Peut-être seront-ils reconnaissants ? »
[Sourate 14 : abraham, Verset 37]
رَّبَّنَا إِنِّي أَسْكَنتُ مِن ذُرِّيَّتِي بِوَادٍ غَيْرِ ذِي زَرْعٍ عِندَ بَيْتِكَ الْمُحَرَّمِ رَبَّنَا لِيُقِيمُواْ الصَّلاَةَ فَاجْعَلْ أَفْئِدَةً مِّنَ النَّاسِ تَهْوِي إِلَيْهِمْ وَارْزُقْهُم مِّنَ الثَّمَرَاتِ لَعَلَّهُمْ يَشْكُرُونَ
La mère d’Ismà’il se mit à allaiter son fils et à boire de cette eau jusqu’à ce que l’outre se vidât et que son petit eût soif. Elle le regardait tandis qu’il se tordait de douleur (ou s’agitait de douleur). Elle s’éloigna pour ne pas le voir dans cet état et elle trouva alors As-Saffa, le plus proche monticule de cette terre. Elle monta à son sommet et se mit à scruter la vallée dans l’espoir de voir quelqu’un mais ne vit personne. Elle descendit le monticule. Lorsqu’elle arriva à la vallée, elle releva un peu de sa tunique et marcha en s’empressant comme celui qui ployé sous une lourde charge. Une fois arrivée à l’autre bord de la vallée, elle trouva le monticule « Al Marwa » au sommet duquel elle monta. Elle scruta l’horizon dans l’espoir de voir quelqu’un, mais ne vit personne. Elle fit sept fois de suite le même trajet. (Ibn ‘Abbàs (رضي الله عنهما) rapporte que le Prophète (ﷺ) a dit: « C’est pourquoi les pèlerins font sept fois de suite le parcours entre ces deux monticules ». Une fois parvenue au sommet d’Al Marwa, elle entendit une voix. Elle se dit à elle même: « Tais-toi ». Elle dressa à nouveau l’oreille et entendit encore la même voix. Elle dit vers l’endroit d’où venait ce bruit: « Maintenant que tu t’es fait entendre, aurais-tu de quoi nous secourir? » C’est alors qu’elle vit l’Ange à l’endroit actuel du puits zam-zam. Il se mit à fouiller la terre avec son talon (ou avec son aile) jusqu’à ce que l’eau apparût. Agar se mit à élever un bassin autour de l’eau en faisant ainsi avec sa main. Puis elle remplit son outre et l’eau jaillissait en bouillonnant au fur et à mesure qu’elle en prenait.
(Ibn ‘Abbàs (رضي الله عنهما) a dit: «Le Prophète (ﷺ) a dit: «Qu’Allah fasse miséricorde à la mère d’Ismà’il! Si elle n’en avait pas pris de l’eau avec ses mains, Zam-Zam serait maintenant une source coulant à la surface de la terre»). Il dit: « Elle but et allaita son petit. L’Ange lui dit: « Ne craignez pas d’être abandonnés à vous-mêmes. Il y a à cet endroit une Maison que restaurera cet enfant avec son père. Allah n’abandonne jamais les Siens ». Il y avait là effectivement les restes d’un temple (maison) s’élevant sur le sol comme une colline. Les torrents descendaient vers lui mais passaient à sa droite et à sa gauche. Pendant qu’elle vivait ainsi, voilà que passa un groupe de la tribu Jourhoum (ou les membres d’une famille de la tribu Jourhoum) venant d’une route de montagne. Ils descendirent à l’endroit le plus bas de la Mecque. Ils virent alors un oiseau volant autour d’un point. Ils dirent: « Cet oiseau ne tourne ainsi qu’autour d’un point d’eau. Or nous ne nous souvenons pas que dans cette vallée il y a une eau quelconque ». Ils envoyèrent un coureur ou deux s’enquérir de la chose. Les voilà devant l’eau. Ils retournèrent aux leurs et les en informèrent tandis que la mère d’Ismâ’il se tenait près de l’eau. Ils lui dirent: « Nous autorises-tu à nous installer près de toi? » Elle dit: « Oui, mais vous n’avez aucun droit à l’eau ». Ils dirent: « C’est d’accord ».
Selon Ibn ‘Abbâs (رضي الله عنهما), le Prophète (ﷺ) a dit: « Cela se passa au moment où la mère d’Ismà’il avait besoin de compagnie pour l’aider à supporter sa solitude ». Ils campèrent donc et envoyèrent à leur tribu qui vint se joindre à eux.
Ainsi il y eut en cet endroit plusieurs familles. L’enfant devint jeune homme et apprit d’eux à parler l’arabe. Quand il grandit, ils remarquèrent sa noblesse et il leur plut. Une fois pubère, ils le marièrent à l’une de leurs filles. Entre-temps mourut la mère d’Ismâ’il. Abrahàm arriva après le mariage d’Ismâ’il pour prendre des nouvelles de ceux qu’il avait laissés. Il ne trouva pas Ismà’il et interrogea sur lui sa femme qui lui dit: « II est parti à la chasse ». Il l’interrogea sur leur vie et sur leurs affaires. Elle dit: « Nous sommes malheureux et vivons dans la plus grande gêne », ainsi elle ne cessa pas de se plaindre à lui. Il lui dit: «Quand ton mari rentrera, donne-lui la salutation et dis-lui de changer le seuil de sa porte ». Quand Ismà’il retourna, on dirait qu’il avait senti quelque chose. Il dit: « Avez-vous reçu de la visite? » Elle dit: « Oui, il est venu un vieillard ayant tel et tel aspect. Il nous a interrogés sur toi et je l’ai informé. Puis il m’a interrogée sur notre vie. Je lui ai dit que nous vivions dans une gêne pénible ». Il lui dit: « Est-ce qu’il t’a laissé pour moi un message? » Elle dit: « Oui, il m’a demandé de te donner la salutation et de te dire de changer le seuil de ta porte ». Il lui dit: « Ce vieillard est mon père et il m’ordonne de te quitter. Rejoins donc ta famille».
Ainsi il la répudia et épousa dans la tribu une autre femme. Abrahàm s’absenta la durée que Allah avait voulue puis revint vers eux. Il ne trouva pas Ismà’il. Il entra chez sa femme pour l’interroger sur lui. Elle lui dit: « II est parti à la chasse ». Il lui dit: « Comment allez-vous? » et il l’interrogea sur leur vie et sur leurs affaires. Elle lui dit: «Nous allons très bien et nous vivons à l’aise », elle remercia en même temps Allah. Il lui dit: « Que mangez-vous? » Elle dit: « La viande ». Il dit: « Que buvez-vous? » Elle dit: « L’eau ». Il dit: « Seigneur Allah! Bénis-leur la viande et l’eau ». Le Prophète (ﷺ) a dit: « Ils n’avaient pas alors de céréales et s’ils en avaient eu il les leur aurait bénies ». Il dit: « Tout autre que les habitants de la Mecque ne peut vivre uniquement de l’eau et de la viande sans devenir malade ».
Dans une autre version: « Abrahàm vint et demanda: « Où est Ismà’il? » Sa femme lui dit: « II est allé à la chasse. Ne veux-tu pas descendre chez nous et accepter notre hospitalité ?» Il dit: « Que mangez-vous et que buvez-vous? » Elle dit: « Nous mangeons de la viande et nous buvons de l’eau ». Il dit: « Seigneur Allah! Bénis-leur leur manger et leur boire ». (Le narrateur ajoute: « Abou Al Qasim a dit: «Telle est la bénédiction apportée par cette invocation d’Abrahâm ».) « Abrahâm lui dit: « Quand ton mari sera de retour, donne-lui le bonjour et dis-lui de consolider le seuil de sa porte». Quand rentra Ismà’il il dit: « Est-ce que quelqu’un est venu à vous? » Elle dit: « Oui, il nous est venu un vieillard de belle apparence », (et elle se mit à dire du bien de lui). Il m’a interrogée sur toi et je l’ai informé. Il m’a demandé comment était notre vie. Je lui ai dit que nous allions bien».
Ismà’il lui dit: « T’a-il chargée de me dire quelque chose? »
Elle dit: « Oui, il te donne le bonjour et t’ordonne de consolider le seuil de ta porte ».
Il lui dit: « C’était mon père et c’est toi le seuil. Il m’ordonne ainsi de te garder ».
Puis Abrahàm s’absenta la durée que Allah avait voulue. Il revint ensuite alors qu’Ismâ’il se taillait une flèche à l’ombre d’un grand arbre voisin de ZamZam. Quand il vit son père, il se leva vers lui et ils firent ce que fait le père avec son fils et le fils avec son père (ils se sont longuement embrassés).
Abrahàm dit: « Ô Ismà’il! Allah m’a ordonné de faire quelque chose ».
Isma’il lui dit: « Fais ce que ton Seigneur t’a ordonné ».
Il dit: « Est-ce que tu m’y aiderais? »
Il dit: « Je t’y aiderai ».
Il dit: « Allah m’a ordonné de construire une maison (temple) là-bas et il désigna une colline proéminente.
Il redressa alors les colonnes de la maison (qui était enterrée sous la colline).
Ismâ’il lui apportait les pierres et Abrahàm construisait. Quand la construction atteignit une certaine hauteur, il lui donna cette pierre (la pierre noire sacrée) qu’il plaça dans le mur et il continua à bâtir au-dessus d’elle, tandis que Ismà’il lui apportait les pierres. Ils disaient ensemble: « Allah! agrée notre œuvre. Tu es L’Audient et l’Omniscient par excellence ».
Dans une autre version: « Abrahàm sortit avec Ismà’il et la mère d’Ismâ’il. Ils avaient avec eux une outre pleine d’eau. La mère d’Ismà’il buvait de l’eau de l’outre et son lait coulait ainsi pour son enfant. Une fois arrivés à la Mecque, il la déposa sous un grand arbre, puis Abrahàm retourna aux siens. La mère d’Ismà’il le suivit. Arrivés à un rocher, elle l’appela de derrière lui: « Ô Abrahàm! A qui nous laisses-tu?».
Il dit: « A Allah ».
Elle dit: « J’accepte Allah ».
Puis elle retourna à sa place et se mit à boire de l’outre tandis que son lait coulait pour son enfant. Quand l’eau s’épuisa, elle dit: « Si j’allais voir là-bas, peut-être y trouverai-je quelqu’un ».
Le narrateur dit: « Elle alla grimper sur le monticule « As-Saffa », regarda tout autour et ne vit personne. Une fois redescendue à la vallée, elle pressa le pas et alla grimper sur le monticule « Al Marwa ». Elle fit plusieurs fois le même parcours. Puis elle dit: « Si j’allais voir ce qu’est devenu l’enfant?» Elle partit donc et regarda l’enfant qui avait déjà le hoquet de la mort. Elle ne put tenir en place et dit: « Si j’allais voir de nouveau s’il n’y a pas quelqu’un? » Elle alla grimper sur As-Saffa. Elle regarda de tous les côtés et ne vit personne. Elle termina ainsi sept va-et-vient entre les deux monticules. Puis elle dit: « Si j’allais voir ce qu’est devenu l’enfant? » A ce moment elle entendit une voix. Elle dit: « Viens à notre secours si tu as avec toi quelque bien » et voilà que c’était Gabriel . Il donna quelques coups de son talon sur le sol et tout à coup l’eau jaillit, au grand étonnement de la mère d’Ismà’il. Elle se mit à ramasser l’eau pleines mains…». Puis il cita le reste du Hadiths. (Rapporté par Al Boukhâri)
(Ryad As Salihine Hadith n°1868)
(رياض الصالحين رقم ۱۸۶۸)
«Les habitants du Paradis y mangent et y boivent sans pourtant avoir ni défécation, ni morve, ni urine. Mais leur manger ne provoque chez eux que des rots ayant le parfum du musc.
Allah leur inspire les formules suivantes comme II leur inspire leur respiration: « Soubhanallàh » (gloire et pureté à Allah) et « Allahou akbar » (Allah est Le plus grand)»
(Ryad As Salihine Hadith n°1880, Rapporté par Mouslim)
(رياض الصالحين رقم ۱۸۸۰)
(UNANIMEMENT RECONNU AUTHENTIQUE)
Dans une autre version d’Al Boukhâri et Mouslim: « Leur vaisselle y sera d’or, leur sueur de musc. Chacun d’eux aura deux épouses tellement belles qu’on voit la mœlle des os de leurs jambes de derrière la chair. Nul désaccord entre eux et nulle haine. Leurs cœurs seront comme celui d’un seul homme. Ils ne font que répéter « SoubhanalLah » (gloire et pureté à Allah) au début du jour et à sa fin ».
(Ryad As Salihine Hadith n°1882, Rapporté par Mouslim)
وفي رواية للبخاري ومسلم: آنيتهم فيها الذهب، ورشحهم المسك، ولكل واحد منهم زوجتان يرى مخ ساقهما من وراء اللحم من الحسن، لا اختلاف بينهم ، ولا تباغض: قلوبهم قلب رجل واحد، يسبحون الله بكرة وعشياً.
(رياض الصالحين رقم ۱۸۸۲)
Il dit: «C’est un homme qui viendra après que tous les gens du Paradis y auront été introduits.
Allah lui dit: «Entre au Paradis».
Il dit: «Seigneur! Comment est-ce que j’y entre alors que les gens ont déjà occupé leurs places et reçu les biens qu’on leur y avait préparés?»
On lui dit: «Serais-tu satisfait d’avoir un royaume égal à celui de l’un des rois du bas-monde?» Il dit: «Seigneur! J’accepte».
Il dit: «Tu as cela ainsi qu’un autre pareil et un troisième et un quatrième…»
Il dit au cinquième: «Seigneur! J’accepte».
Il dit: «Tu as tout cela et dix fois plus encore.
Tu as aussi tout ce que ton âme désire et tout ce qui fait le délice de tes yeux».
Il dit: «Seigneur! J’accepte».
Moïse dit: «Seigneur! Comment sera alors celui qui aura la plus haute position ?»
Il dit: «Ceux-là sont ceux que J’ai voulus pour Moi-même.
J’ai planté de Ma propre Main l’arbre des honneurs qu’ils recevront et J’ai placé sur lui un cachet.
Ainsi nul ? il ne le voit, nulle oreille n’en entend parler et nul coeur d’humain ne se l’imagine ».
(Ryad As Salihine Hadith n°1883, Rapporté Par Mouslim)
((رواه مسلم)).