Riyad as-Salihine - Hadith n°1791


D’après Ibn ‘Abbas (رضي الله عنهما): ‘Omar ibn al-Khattab prit la route pour le Sham (la région comprenant la Syrie, la Palestine, le Liban et la Jordanie). Lorsqu’il arriva à Sargh (une ville à côté de Hijaz), il trouva les genéraux commandant les troupes, Abu ‘Ubayda ibn al-Jarrah et ses compagnons, qui l’informèrent qu’une épidémie de peste sévissait dans le Sham. ‘Omar dit alors :
« Qu’on m’amène les plus anciens muhajirin (émigrants). » On les amena et ‘Omar, après les avoir informés de l’épidémie au Sham, leur demanda conseil. Les avis furent partagés, certains disaient : « Tu t’es mis en route pour une affaire bien précise et il n’y a là aucune raison d’y renoncer. » Les autres déclaraient : « Tu as avec toi les derniers survivants des Compagnons du Prophète (ﷺ) et nous estimons que tu ne dois pas les exposer à la peste. » – « Vous pouvez vous retirer maintenant, répondit ‘Omar. Qu’on aille chercher les ansars. » (1)

On les fit venir et ‘Omar les consulta aussi. Ils firent exactement les mêmes réflexions que les muhajirin et manifestèrent les mêmes divergences. « Laissez-moi, reprit ‘Omar, et qu’on m’amène tous les vieillards de Quraysh qui ont émigré lors de la conquête de La Mecque. » On les fit venir. Aucun désaccord ne sépara les deux vieillards (qui se trouvaient là) ; ils disaient : « Nous estimons que tu dois revenir sur tes pas et que tu ne dois pas exposer les fidèles à cette peste. » Alors, ‘Omar fit annoncer qu’il lèverait le camp le lendemain matin pour rentrer et que tout le monde devait en faire autant. ‘Ubayda ibn al-Jarrah s’écria alors : « Voudrais-tu fuir la destinée fixée par Allah ? »

‘Omar répondit : « Si un autre que toi s’était permis de dire pareille chose… [n’approuvant pas la remarque.] Eh bien, oui, nous fuyons la destinée fixée par Allah pour une autre destinée également fixée par Lui. Que ferais-tu si tu avais des chameaux parqués dans une vallée dont une partie serait couverte d’herbe et l’autre, stérile ? Si tu faisais paître tes chameaux dans la partie couverte d’herbes, ne le ferais-tu pas en conformité avec la destinée fixée par Allah et si tu les faisais paître sur la partie stérile, ne le ferais-tu pas également en conformité avec la destinée fixée par Allah ? »

‘Abd ar-Rahman ibn ‘Awf, qui était absent pour quelque affaire, arriva à ce moment et dit : « J’ai une certitude à ce sujet car j’ai entendu le Prophète (ﷺ) dire : « Lorsque vous apprenez que la peste se déclare dans un pays, ne vous y rendez pas ; mais, si elle est déclarée dans le pays où vous êtes, ne quittez pas ce pays pour la fuir. » » ‘Omar loua alors Allah et fit demi-tour.
[Al-Boukhari and Muslim].
(Ryad As Salihine Hadith n°1791)

(1) Les ansars sont les compagnons du Prophète (ﷺ) originaires de Médine et les mouhajirouns sont ceux originaires de La Mecque qui ont émigré avec lui.

Règle: Il n’est pas légiféré de faire des prières surérogatoires ou des invocations tous au même moment ou de se rassembler pour invoquer afin qu’Allah lève ce malheur:

Tout cela n’est pas légiféré car le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a exposé dans de nombreux textes les règles du ta’oun mais il n’a pas encouragé à pratiquer ces choses-là.

De même qu’il y a également eu une épidémie de peste durant le califat de ‘Omar Ibn Al Khattab (qu’Allah l’agrée) mais les compagnons du Prophète (qu’Allah les agrée tous) n’ont pas non plus pratiqué ces choses-là.

Ainsi si ces choses étaient bénéfiques pour la communauté musulmane, le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) les auraient exposé et ses compagnons (qu’Allah les agrée tous) les auraient pratiqué.

Puisque cela n’a pas été le cas, nous avons donc la certitude que ces choses ne sont pas légiférées ni même bénéfiques.

L’imam Ibn Hajar (mort en 852 du calendrier hégirien) a dit : « Le fait de se regrouper pour invoquer pour que l’épidémie soit levée, comme cela est pratiqué pour l’istisqa (*) est une innovation. (…)
Si cela avait été légiféré, cette chose n’aurait pas échappé aux premiers musulmans puis aux savants des différentes contrées et à ceux qui les ont suivis dans les siècles passés ».
(Badhl Al Ma’oun Fi Fadl At Ta’oun de l’imam Ibn Hajar p 328/330)

(*) C’est à dire lorsque les gens se regroupent pour prier et invoquer Allah afin qu’il fasse descendre la pluie comme le montre les textes authentiques.

Cheikh Souleyman Ruheili a dit : « Durant les périodes de crise et de troubles, les rumeurs se propagent et les innovations se multiplient.
Vous devez prendre garde aux rumeurs et vous écarter des innovations.
Il y a des gens qui appellent à prier deux unités de prière afin de repousser l’épidémie.
Il y a des gens qui appellent à invoquer tous en même temps.
Il y a des gens qui inventent des formules de protection et les propagent.
Il y a des gens qui enregistrent des formules de protection d’une manière musicale et les propagent.
Tout ceci fait partie des innovations qui ne permettent pas d’obtenir un quelconque bienfait et qui sont au contraire des choses mauvaises.
Vous devez vous écartez de ces choses-là. ».
(Tweet du 16/03/2020. Voir le lien suivant : Cheikh Souleyman Ruheili)

سليمان الرحيلي (سليمان بن سليم الله)
@solyman24 16 mars
في أوقات الأزمات والفتن تروج الشائعات وتكثرالبدع فاحذرواالشائعات واجتنبوا البدع فهناك من يدعو إلى صلاة ركعتين لمقاومة الوباءوهناك من يدعو إلى توحيد الدعاء وهناك من يخترع تحصينات وينشرها وهناك من يسجل تحصينات بأصوات منغمة وينشرها وكل هذه بدع لاتجلب خيرا بل هي شر في نفسها فاجتنبوها

وعن ابن عباس رضي الله عنه أن عمر بن الخطاب رضي الله عنه خرج إلى الشام حتى إذا كان بسرغ لقيه أمراء الأجناد -أبو عبيدة بن الجراح وأصحابه- فأخبروه أن الوباء قد وقع بالشام، قال بن عباس‏:‏ فقال عمر‏:‏ ادع لي المهاجرين الأولين، فدعوتهم، فاستشارهم، وأخبرهم أن الوباء قد وقع بالشام، فاختلفوا، فقال بعضهم‏:‏ خرجت لأمر، ولا نرى أن ترجع عنه‏.‏ وقال بعضهم‏:‏ معك بقية الناس وأصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم ، ولا نرى أن تقدمهم على هذا الوباء‏.‏ فقال‏:‏ ارتفعوا عني، ثم قال‏:‏ ادع لي الأنصار، فدعوتهم، فاستشارهم، فسلكوا سبيل المهاجرين، واختلفوا كاختلافهم، فقال‏:‏ ارتفعوا عني، ثم قال‏:‏ ادع لي من كان ها هنا من مشيخة قريش من مهاجرة الفتح، فدعوتهم، فلم يختلف عليه منهم رجلان، فقالوا‏:‏ نرى أن ترجع بالناس، ولا تقدمهم على هذا الوباء، فنادى عمر رضي الله عنه في الناس‏:‏ إني مصبح على ظهر، فأصبحوا عليه فقال أبو عبيدة بن الجراح رضي الله عنه ‏:‏ أفرار من قدر الله‏؟‏ فقال عمر رضي الله عنه ‏:‏ لو غيرك قالها يا أبا عبيدة‏!‏ -وكان عمر يكره خلافه- نعم نفر من قدر الله إلى قدر الله، أرأيت لو كان لك إبل، فهبطت وادياً له عدوتان، إحداهما خصبة، والأخرى جدبة، أليس إن رعيت الخصبة رعيتها بقدر الله، وإن رعيت الجدبة رعيتها بقدر الله‏؟‏ قال‏:‏ فجاء عبد الرحمن بن عوف رضي الله عنه ، وكان متغيباً في بعض حاجته، فقال‏:‏ إن عندي من هذا علما، سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول‏:‏ “إذا سمعتم به بأرض، فلا تقدموا عليه، وإذا وقع بأرض وأنتم بها، فلا تخرجوا فرارا منه‏ »‏ فحمد الله تعالى عمر رضي الله عنه وانصرف‏.‏ ‏(‏‏(‏متفق عليه‏)‏‏)‏‏.‏
(رياض الصالحين رقم ۱۷۹۱)
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