Sahih Al Boukhari – 73 – Livre de la fête du sacrifice Al-Adha

D’après Anas Ibn Malik (qu’Allah l’agrée): Le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a pratiqué la odhiya en sacrifiant deux béliers cornus de couleur blanche avec un petit peu de noir. Il les a sacrifié lui-même et a prononcé le nom d’Allah (1) et a fait le tekbir (2). Il a mis son pied sur le flanc des deux bêtes.
(Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°5558)

(1) C’est à dire qu’il a dit -Bismillah-.

(2) C’est à dire qu’il a dit: -Allahou Akbar-.

Il y a de nombreuses leçons à tirer de ce hadith, nous allons citer trois d’entre-elles :

1- Le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a pratiqué la odhiya en la sacrifiant lui-même

Cheikh ‘Otheimine a dit : « Il y a dans cela la perfection dans l’adoration d’Allah car ainsi la personne se rapproche d’Allah à travers le rappel (le fait de dire -Bismillah Allahou Akbar-), l’acte (le fait de sacrifier la bête soi-même) et l’argent (en ayant payé le prix de cette bête qui est sacrifiée).
Et ces trois choses ne peuvent être présentes que si la personne sacrifie elle-même sa odhiya.
Nous pouvons également tirer de cela que ce que les gens recommandent de faire à notre époque en envoyant de l’argent dans des contrées lointaines pour que des bêtes y soient achetées puis sacrifiées et données en aumône à des pauvres est une erreur.
En effet, l’objectif premier de la odhiya n’est pas de profiter de la viande mais de se rapprocher d’Allah en sacrifiant pour Lui.
Si effectivement les musulmans sont dans une grande pauvreté dans certains pays, alors nous disons aux gens qui ont de l’argent : -Envoyez leur de l’argent afin de combler leurs besoins-.
Et nous disons à ceux qui n’ont pas d’argent : -Regardez ce qui est le plus profitable entre le fait de pratiquer la odhiya et le fait de nourrir vos frères-.
Si la seconde chose est meilleure, alors il faut leur envoyer de l’argent mais pas pour qu’il s’agisse d’une odhiya et dans ce cas l’aumône sera plus méritoire que la odhiya ».
(Charh Boulough Al Maram vol 14 p 336/337 ; Majmou’ Al Fatawa vol 25 p 67 et 85)

Et dans d’autres ouvrages, le Cheikh a mentionné les méfaits du fait d’envoyer de l’argent vers les pays pauvres afin que la odhiya y soit pratiquée.

Il a cité de nombreux méfaits, parmi eux :

1. Le fait que la personne ne pratique pas le sacrifice pour Allah qui est l’objectif de base de la odhiya.

2. La personne n’aura pas mentionné Allah au moment de son sacrifice alors qu’Allah a mentionné dans le verset 34 de la sourate Al Hajj n°22 que ceci est la sagesse derrière le fait que le sacrifice soit légiféré.

3. On ne peut pas s’assurer que le sacrifice a bien été pratiqué par un musulman.

4. On ne peut pas s’assurer que le sacrifice a bien été effectué dans le temps qui lui est imparti.

5. On ne peut pas s’assurer que la personne a bien dit -Bismillah- lorsqu’elle a sacrifié la bête.

6. On ne peut pas s’assurer que chaque bête a bien été sacrifiée pour une personne précise en disant : -Cette bête est pour untel/cette bête est pour untel-.
Ceci est très risqué car il est possible de dire que de cette manière la odhiya ne soit pas valable car elle n’a pas été sacrifiée pour une personne précise.

7. On ne sait pas comment la viande a été distribuée et si elle a bien été distribuée.

8. La personne ne pourra pas manger de la viande de son sacrifice alors qu’Allah a demandé de le faire dans le verset 28 de la sourate Al Hajj n°22.

9. Le fait que ce rite apparent de l’Islam ne soit plus présent dans certains endroits.

10. Le fait que les enfants des musulmans ne grandissent pas avec la présence de se rite dans leurs foyers, ne profitent pas des leçons que l’on peut en tirer et petit à petit ce rite de l’Islam est ainsi abandonné.

11. Le fait que les gens voient désormais le sacrifice de la odhiya comme une question d’argent uniquement. L’adoration que constitue le sacrifice de la odhiya est devenu l’équivalent de l’adoration qu’est le fait de nourrir la personne affamée.

(Voir Liqa’at Al Bab Al Maftouh question n°832, Majmou’ Al Fatawa vol 25 p 67/73/84/178/179)

عن أنس بن مالك رضي الله عنه قال : ضحى النّبي صلّى الله عليه وسلّم بكبشين أملحين أقرنين ذبحهما بيده وسمّى وكبّر ووضع رجله على صفاحهما
(رواه البخاري في صحيحه رقم ٥٥٥٨ و مسلم في صحيحه رقم ١٩٦٦)
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