Sahih Al Boukhari - Hadith n°3342


D’après ‘Anas ben Mâlik dit: Abu Dhar rapportait que le Messager d’Allah (ﷺ) avait dit:
« Lorsque j’étais à La Mecque, on fendit le plafond de ma maison, et l’archange Gabriel descendit alors et me fendit la poitrine pour la laver avec l’eau de Zamzam. ll apporta ensuite une écuelle en or remplie de sagesse et de foi, la vida dans ma poitrine et l’a fermée.
Après cela, il me prit par la main et me fit monter au ciel du bas monde.
A notre arrivée, Gabriel dit à l’ange gardien du Ciel:
« Ouvre! (La porte) ».
« Qui est là? ». demanda l’ange.
« C’est Gabriel. »
« Y a-t-il quelqu ‘un avec toi? »
« Oui, il y a Muhammad (ﷺ). »
« Lui a-t-on envoyé [la Révélation]? »
« Oui. »
« On nous ouvrit les portes du ciel du bas-monde puis nous nous élevâmes en son sein. Nous y vîmes un homme assis. Il y avait à sa droite et à sa gauche
deux masses noires. Et en regardant à sa droite,
il souriait, tandis qu’il pleurait en se retournant à gauche.
« Bienvenue au prophète et au fils pieux, me dit l’homme. »
« Mais qui est-ce? » Dis-je à Gabriel.
« C’est Adam. Et ces deux masses noires qui sont à sa droite et à sa gauche sont les âmes de sa descendance. Ceux qui sont à sa droite sont les habitants du Paradis tandis que ceux qui forment la masse de gauche sont ceux du Feu. Et c’est pourquoi il sourit une fois qu’il regarde à sa droite mais pleure lorsqu’il se retourne à sa gauche.»
Etant tous deux montés au deuxième ciel, Gabriel dit à son gardien: « Ouvre! (La porte).»
Et ce dernier lui répondit de la méme manière que le premier puis ouvrit la porte. (Arrivé à ce passage, Abu Dhar rapporte que le Prophète (ﷺ) trouva dans les différents cieux Adam, ‘ldrîs, Moïse, Issa (Jésus) et Abraham (صَلَوَاتُ اللَّهِ عَلَيْهِمْ), sans toutefois désigner la place de chacun d’entre eux (C’est a dire sur quel paradis ils étaient ), mais il mentionna quand même qu’il avait trouvé Adam dans le ciel du bas-monde et Abraham au sixième ciel.)

Anas: Lorsque Gabriel passa avec le Prophète (ﷺ) auprès de ‘ldrîs, celui-ci dit: « Bienvenue au prophète et au frère pieux! .»
Le Prophète (ﷺ) « C’est qui? » Dis-je
« C’est ‘ldrîs » (صلى الله عليه وسلم) répondit Gabriel.

« Après cela je passai auprès de Moïse qui [me dit]: « Bienvenue au prophète et au frère pieux! .»
« Mais qui est-ce? » Dis-je. C’est Moise. (صلى الله عليه وسلم)

Et de passage auprès de Issa (Jésus),
celui-ci [me] dit: « Bienvenue au prophète et au frère vertueux! »
« Qui est-ce? » Dis-je.
C’est Issa (Jésus, صلى الله عليه وسلم), répondit Gabriel.

Enfin, et de passage près d’Abraham, il [me] dit: Bienvenue au prophète et au fils vertueux!
Qui est-ce? » Dis-je. Celui-là, c’est Abrahâm (صلى الله عليه وسلم), »

Ibn Chihâb: Ibn Hazm m’a informé qu’ibn ‘Abbâs
et Abu Habba al’ Ansâry rapportaient souvent que le Prophète (ç) avait [ensuite] dit: « Puis on me fit monter à un niveau à partir duquel je pouvais entendre le frottement des Calames. »

Ibn Hazm et ‘Anas ben Mâlik: Le Prophète (ﷺ) avait [ensuite] dit: Et Allah prescrivit ensuite à ma Umma cinquante prières rituelles. A mon retour, je passai près de Moïse qui me dit: »
« Qu’est-ce qu’Allah a prescrit pour ta Umma? »

Cinquante prières, répondis-je.

« Retourne voir ton Seigneur! ta Umma ne supportera pas cela. »
En effet, je retournai auprès du Seigneur et Il me déchargea de la moitié (1).
Mais de nouveau de passage près de Moïse, je lui dis: « Il a retranché la moitié (2). »
« Retourne auprès de ton Seigneur! ta Umma ne supportera pas cela. »
Je retournai et Allah [me] déchargea d’une nouvelle moitié (3).
De retour auprès de Moïse, il me dit: « Retourne auprès de ton Seigneur! ta Umma ne supportera pas cela. »
Je retournai et Allah me dit: « Elles sont cinq (en pratique) et elles sont cinquante (en recompense). Je ne change point ma Parole. »
Je retournai chez Moïse qui me dit: « Retourne voir ton Seigneur! J’ai honte [maintenant] du Seigneur, répliquai-je. »

« Enfin, Gabriel m’emmena ensuite à Sidrat-ul-Muntahâ (Lotus des confins) où je vis des couleurs que je ne connaissais pas, puis on me fit entrer dans le Paradis où il y avait des habâyl (4) de perles et un sol en musc.»
(Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°3342)

(1) Autre traduction: « d’une partie ».

(2) Autre traduction: « une partie ».

(3) Ou: « partie ».

(4) Sur le mot habâyl on trouve des divergences: pour un premier groupe de commentateurs, il s’agit d‘une faute de copistes; il faut plutôt lire janâbidh. Et ni ce dernier mot ni le premier n’ont de sens connu pour ibn Hazm. Mais pour d’autres commentateurs le mot janâbidh est le pluriel de junbudha qui veut dire une presque coupole.

Revenons à habâyl. Il a le sens de colliers pour les uns et le sens d’une longue bande de sable pour les autres.

عَنْ أَنَسِ بْنِ مَالِكٍ، قَالَ كَانَ أَبُو ذَرٍّ يُحَدِّثُ أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم قَالَ ‏ »‏ فُرِجَ عَنْ سَقْفِ بَيْتِي وَأَنَا بِمَكَّةَ، فَنَزَلَ جِبْرِيلُ فَفَرَجَ صَدْرِي، ثُمَّ غَسَلَهُ بِمَاءِ زَمْزَمَ، ثُمَّ جَاءَ بِطَسْتٍ مِنْ ذَهَبٍ مُمْتَلِئٍ حِكْمَةً وَإِيمَانًا، فَأَفْرَغَهُ فِي صَدْرِي ثُمَّ أَطْبَقَهُ، ثُمَّ أَخَذَ بِيَدِي فَعَرَجَ بِي إِلَى السَّمَاءِ الدُّنْيَا، فَلَمَّا جِئْتُ إِلَى السَّمَاءِ الدُّنْيَا قَالَ جِبْرِيلُ لِخَازِنِ السَّمَاءِ افْتَحْ‏.‏ قَالَ مَنْ هَذَا قَالَ هَذَا جِبْرِيلُ‏.‏ قَالَ هَلْ مَعَكَ أَحَدٌ قَالَ نَعَمْ مَعِي مُحَمَّدٌ صلى الله عليه وسلم‏.‏ فَقَالَ أُرْسِلَ إِلَيْهِ قَالَ نَعَمْ‏.‏ فَلَمَّا فَتَحَ عَلَوْنَا السَّمَاءَ الدُّنْيَا، فَإِذَا رَجُلٌ قَاعِدٌ عَلَى يَمِينِهِ أَسْوِدَةٌ وَعَلَى يَسَارِهِ أَسْوِدَةٌ، إِذَا نَظَرَ قِبَلَ يَمِينِهِ ضَحِكَ، وَإِذَا نَظَرَ قِبَلَ يَسَارِهِ بَكَى، فَقَالَ مَرْحَبًا بِالنَّبِيِّ الصَّالِحِ وَالاِبْنِ الصَّالِحِ‏.‏ قُلْتُ لِجِبْرِيلَ مَنْ هَذَا قَالَ هَذَا آدَمُ‏.‏ وَهَذِهِ الأَسْوِدَةُ عَنْ يَمِينِهِ وَشِمَالِهِ نَسَمُ بَنِيهِ، فَأَهْلُ الْيَمِينِ مِنْهُمْ أَهْلُ الْجَنَّةِ، وَالأَسْوِدَةُ الَّتِي عَنْ شِمَالِهِ أَهْلُ النَّارِ، فَإِذَا نَظَرَ عَنْ يَمِينِهِ ضَحِكَ، وَإِذَا نَظَرَ قِبَلَ شِمَالِهِ بَكَى، حَتَّى عَرَجَ بِي إِلَى السَّمَاءِ الثَّانِيَةِ فَقَالَ لِخَازِنِهَا افْتَحْ‏.‏ فَقَالَ لَهُ خَازِنُهَا مِثْلَ مَا قَالَ الأَوَّلُ فَفَتَحَ ‏ »‏‏.‏ قَالَ أَنَسٌ فَذَكَرَ أَنَّهُ وَجَدَ فِي السَّمَوَاتِ آدَمَ وَإِدْرِيسَ وَمُوسَى وَعِيسَى وَإِبْرَاهِيمَ ـ صَلَوَاتُ اللَّهِ عَلَيْهِمْ ـ وَلَمْ يُثْبِتْ كَيْفَ مَنَازِلُهُمْ، غَيْرَ أَنَّهُ ذَكَرَ أَنَّهُ وَجَدَ آدَمَ فِي السَّمَاءِ الدُّنْيَا، وَإِبْرَاهِيمَ فِي السَّمَاءِ السَّادِسَةِ‏.‏ قَالَ أَنَسٌ فَلَمَّا مَرَّ جِبْرِيلُ بِالنَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم بِإِدْرِيسَ قَالَ مَرْحَبًا بِالنَّبِيِّ الصَّالِحِ وَالأَخِ الصَّالِحِ‏.‏ فَقُلْتُ مَنْ هَذَا قَالَ هَذَا إِدْرِيسُ‏.‏ ثُمَّ مَرَرْتُ بِمُوسَى فَقَالَ مَرْحَبًا بِالنَّبِيِّ الصَّالِحِ وَالأَخِ الصَّالِحِ‏.‏ قُلْتُ مَنْ هَذَا قَالَ هَذَا مُوسَى‏.‏ ثُمَّ مَرَرْتُ بِعِيسَى فَقَالَ مَرْحَبًا بِالأَخِ الصَّالِحِ وَالنَّبِيِّ الصَّالِحِ‏.‏ قُلْتُ مَنْ هَذَا قَالَ هَذَا عِيسَى‏.‏ ثُمَّ مَرَرْتُ بِإِبْرَاهِيمَ فَقَالَ مَرْحَبًا بِالنَّبِيِّ الصَّالِحِ وَالاِبْنِ الصَّالِحِ‏.‏ قُلْتُ مَنْ هَذَا قَالَ هَذَا إِبْرَاهِيمُ صلى الله عليه وسلم ‏ »‏‏.‏ قَالَ ابْنُ شِهَابٍ فَأَخْبَرَنِي ابْنُ حَزْمٍ أَنَّ ابْنَ عَبَّاسٍ وَأَبَا حَبَّةَ الأَنْصَارِيَّ كَانَا يَقُولاَنِ قَالَ النَّبِيُّ صلى الله عليه وسلم ‏ »‏ ثُمَّ عُرِجَ بِي حَتَّى ظَهَرْتُ لِمُسْتَوًى أَسْمَعُ فِيهِ صَرِيفَ الأَقْلاَمِ ‏ »‏‏.‏ قَالَ ابْنُ حَزْمٍ وَأَنَسُ بْنُ مَالِكٍ قَالَ النَّبِيُّ صلى الله عليه وسلم ‏ »‏ فَفَرَضَ اللَّهُ عَلَى أُمَّتِي خَمْسِينَ صَلاَةً، فَرَجَعْتُ بِذَلِكَ حَتَّى مَرَرْتُ عَلَى مُوسَى فَقَالَ مَا فَرَضَ اللَّهُ لَكَ عَلَى أُمَّتِكَ قُلْتُ فَرَضَ خَمْسِينَ صَلاَةً‏.‏ قَالَ فَارْجِعْ إِلَى رَبِّكَ، فَإِنَّ أُمَّتَكَ لاَ تُطِيقُ ذَلِكَ‏.‏ فَرَاجَعْتُ فَوَضَعَ شَطْرَهَا، فَرَجَعْتُ إِلَى مُوسَى قُلْتُ وَضَعَ شَطْرَهَا‏.‏ فَقَالَ رَاجِعْ رَبَّكَ، فَإِنَّ أُمَّتَكَ لاَ تُطِيقُ، فَرَاجَعْتُ فَوَضَعَ شَطْرَهَا، فَرَجَعْتُ إِلَيْهِ فَقَالَ ارْجِعْ إِلَى رَبِّكَ، فَإِنَّ أُمَّتَكَ لاَ تُطِيقُ ذَلِكَ، فَرَاجَعْتُهُ‏.‏ فَقَالَ هِيَ خَمْسٌ وَهْىَ خَمْسُونَ، لاَ يُبَدَّلُ الْقَوْلُ لَدَىَّ‏.‏ فَرَجَعْتُ إِلَى مُوسَى فَقَالَ رَاجِعْ رَبَّكَ‏.‏ فَقُلْتُ اسْتَحْيَيْتُ مِنْ رَبِّي‏.‏ ثُمَّ انْطَلَقَ بِي حَتَّى انْتَهَى بِي إِلَى سِدْرَةِ الْمُنْتَهَى، وَغَشِيَهَا أَلْوَانٌ لاَ أَدْرِي مَا هِيَ، ثُمَّ أُدْخِلْتُ الْجَنَّةَ، فَإِذَا فِيهَا حَبَايِلُ اللُّؤْلُؤِ، وَإِذَا تُرَابُهَا الْمِسْكُ ‏ »‏‏.‏
(رواه البخاري في صحيحه رقم ۳۳۴۲)
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