Sahih Mouslim – 15 – Livre du Pélerinage

D’après ‘Abdallah Ibn ‘Abbas (qu’Allah les agrée) : Alors qu’ils tournaient autour de la Ka’ba, les associateurs disaient: -Nous venons à toi ô Allah ! Tu n’as pas d’associé-.
Alors le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soit sur lui) leur disait: « Malheur à vous ! Arrêtez vous à cette parole ! Arrêtez vous à cette parole ! ».
Mais les associateurs disaient ensuite: -Sauf un associé que Tu possède alors que lui ne possède rien-.
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°1185)

L’imam San’ani (mort en 1182 du calendrier hégirien) a dit : « L’unicité d’Allah se divise en deux catégories :

– l’unicité d’Allah relative à la seigneurie, à la création et à l’attribution de la subsistance.
Le sens de cela est qu’Allah seul est le Créateur du monde, qu’Il est le Seigneur de chacun et que c’est Lui qui donne à chacun sa subsistance.
Les associateurs ne reniaient rien de cela et ils ne donnaient pas d’associé à Allah dans cela.
Ils étaient plutôt fermement convaincus de cela.

– l’unicité d’Allah dans l’adoration.
Le sens de cela est le fait d’unifier Allah dans l’ensemble des adorations.
C’est dans ce type d’unicité que les associateurs donnaient des associés à Allah ».
(Tathir Al I’tiqad p 79)

عن ابن عباس، – رضى الله عنهما – قال كان المشركون يقولون لبيك لا شريك لك – قال – فيقول رسول الله صلى الله عليه وسلم ‏ « ‏ ويلكم قد قد ‏ »‏ ‏.‏ فيقولون إلا شريكا هو لك تملكه وما ملك ‏.‏ يقولون هذا وهم يطوفون بالبيت ‏.
(رواه مسلم في صحيحه رقم ١١٨٥)
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D’après Aicha (qu’Allah l’agrée), lorsque le Prophète (que la prière d’Allah et son salut soient sur lui) voulait se mettre en ihram (*), il se parfumait du meilleur parfum qu’il trouvait.
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°1190)

(*) C’est à dire en état de sacralisation pour le hajj et la ‘omra.

عن عائشة رضي الله عنها : كان رسول الله صلى الله عليه وسلم إذا أراد أن يحرم يتطيب بأطيب ما يجد
(رواه مسلم في صحيحه رقم ١١٩٠)
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Jabir Ibn ‘Abdillah (qu’Allah les agrée lui et son père) a dit dans un long hadith sur la description du hajj du Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) :
« Nous sommes allés vers la Ka’ba avec le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui). Il a touché la pierre noire puis a fait trois tours en trottinant et quatre tours en marchant.
Puis, il est parti vers le Maqam Ibrahim et a récité : -Et prenez le Maqam Ibrahim comme lieu de prière-.
Il a mis le Maqam entre lui et la Ka’ba et a récité dans les deux unités de prière -Qoul Houwa Allahou Ahad- et -Qoul Ya Ayyouhal Kafiroun- ».
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°1218)

D’après Nafi’ : Lorsque ‘Abdallah Ibn ‘Omar (qu’Allah les agrée lui et son père) terminait son tawaf, il allait vers le Maqam et priait deux unités de prière en sa direction.
(Rapporté par Ibn Abi Chayba dans Al Mousannaf n°15264 et authentifié par Cheikh Zakariya Ibn Ghoulam Al Bakistani dans son ouvrage Ma Saha Min Athar As Sahaba Fil Fiqh p. 818)

L’imam Nawawi (mort en 676 du calendrier hégirien) a dit : « Les musulmans sont en consensus sur le fait qu’il convient à celui qui a fait un tawaf de faire, après celui-ci, deux unités de prière en direction Maqam ».
(Al Majmou’ vol. 8 p. 71)

Remarque : Il ne faut pas nécessairement prier juste derrière le Maqam. Si la personne prie loin derrière le Maqam, elle aura également pratiqué cette sounna.

Cheikh ‘Otheimine a dit : « Il est possible de mettre le Maqam entre soi et la Ka’ba même en se mettant loin du Maqam et en faisant cela on aura pratiqué cette sounna sans avoir causé de tort à ceux qui font le tawaf ou à autre qu’eux ».
(Fiqh Al ‘Ibadat p. 304)

عن جابر بن عبدالله رضي الله عنهما انه قال في حديث طويل في صفة حجة النبي صلى الله عليه وسلم : اتينا البيت مع النبي صلى الله عليه وسلم فاستلم الركن فرمل ثلاثا ومشى اربعا ثم نقد الى مقام ابراهيم صلى الله عليه وسلم فقرأ : واتخذوا من مقام ابراهيم مصلى فجعل المقام بينه وبين البيت فقرأ في الركعتين قل هو الله احد وقل يا ايها الكافرون
(رواه مسلم في صحيحه رقم ١٢١٨)

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D’après ‘Abdallah Ibn ‘Abbas (qu’Allah les agrée lui et son père), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit: « Une ‘omra durant le Ramadan équivaut à un hajj en ma compagnie ».
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°1256)

(*) La personne qui fait une ‘omra durant le mois de Ramadan obtient la même récompense qu’un pèlerinage effectué avec le Messager d’Allah (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui).
Par contre, cela ne signifie pas qu’elle sera dispensée de faire le hajj qui est le cinquième pilier de l’Islam si elle ne l’a pas encore fait.
(Voir Sounan Tirmidhi suite au hadith n°939 p 225)

عن عبدالله بن عباس رضي الله عنهما قال رسول الله صلّى الله عليه و سلّم : عمرة في رمضان تقضي حجّة معي
(رواه ومسلم في صحيحه رقم ١٢٥٦)
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D’après ‘Abdallah Ibn ‘Omar (qu’Allah les agrée lui et son père) : « Nous sommes partis avec le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) de Mina jusqu’à ‘Arafat (1).
Certains d’entre nous faisaient la talbbiya (2) et d’autres faisaient le tekbir (3) ».
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°1284)

(1) C’est à dire durant le hajj.
(2) C’est une formule de rappel qu’il est recommandé au pèlerin de répéter régulièrement.
(3) Cheikh ‘Otheimine a dit : « Ce hadith montre que le tekbir général (moutlaq) est une sounna ».

Les textes montrent que le fait de faire beaucoup de rappel d’Allah est très recommandé durant les dix jours du mois de Dhoul Hijja, le jour du ‘Id Al Adha et durant les trois jours du Tachriq qui suivent le jour du ‘Id.

Le tekbir, qui est le fait de dire -Allahou Akbar-, durant ces treize jours est particulièrement recommandé et il est de deux types :
– le tekbir général (moutlaq)
– le tekbir précis (c’est à dire à des moments spécifiques / mouqayid).
(Fath Al Bari de l’imam Ibn Rajab vol 9 p 21, Al Majmou’ de l’imam Nawawi vol 5 p 38)

Dans ce sujet et dans les sujets qui vont suivre, nous allons, avec la permission d’Allah, apporter des explications concernant ces deux types de tekbir.

Le tekbir général (moutlaq)

A. La définition du tekbir général (moutlaq)

Cheikh ‘Otheimine a dit : « Le tekbir général / moutlaq est le tekbir qu’il est légiféré de faire à chaque instant que ce soit pour les hommes, les femmes, les jeunes, les vieux que ce soit dans les maisons, dans les marchés, dans les mosquées et les autres endroits à l’exception des endroits qui ne sont pas des endroits de rappel d’Allah (*) ».
(Al Charh Al Mumti’ vol 5 p 157)

(*) Comme par exemple les endroits où l’on fait ses besoins.

B. Le temps durant lequel est légiféré le tekbir général (moutlaq)

Cheikh ‘Otheimine a dit : « Le tekbir général (moutlaq) commence la nuit de l’entrée du mois de Dhoul Hijja (1) et se poursuit jusqu’à la fin des jours du Tachriq, le treizième jour du mois (2) ».
(Fatawa ‘Ala At Tariq 1828 p 803)

(1) C’est à dire lorsque le soleil se couche le dernier jour du mois de Dhoul Qa’da.

(2) C’est à dire au moment du coucher du soleil le treizième jour du mois.

(Al Charh Al Mumti’ vol 5 p 162)

عن عبدالله بن عمر رضي الله عمر قال : غدونا مع رسول الله صلى الله عليه وسلم من منى إلى عرفات منا الملبي ومنا المكبر
(رواه مسلم في صحيحه رقم ١٢٨٤)
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D’après Oum Houseyn (qu’Allah l’agrée), lors du pélerinage d’adieux, j’ai entendu le Prophète (que la prière d’Allah et son salut soient sur lui) invoquer trois fois en faveur de ceux qui rasent leurs têtes et une fois pour ceux qui raccourcissent leurs cheveux (*).
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°1303)

(*) Raser sa tête (pour les hommes) ou raccourcir les cheveux fait partie des rites du pèlerinage.
Ainsi ce hadith nous montre le mérite de cet acte car le Prophète (que la prière d’Allah et son salut soient sur lui) a invoqué en faveur de ceux qui le pratiquent.
De plus ce hadith nous montre que, pour les hommes, le fait de raser la tête est meilleur que le fait de raccourcir les cheveux car le Prophète (que la prière d’Allah et son salut soient sur lui) a invoqué 3 fois en faveur des premiers et une seule fois en faveur des autres.

عن أم الحصين رضي الله عنها أنها سمعت النبي صلى الله عليه وسلم في حجة الوداع دعا للمحلقين ثلاثا وللمقصرين مرة واحدة
(رواه مسلم في صحيحه رقم ١٣٠٣)
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D’après Ibn Abbas (رضي الله عنهما) a dit : « Une femme montra un enfant au Messager d’Allah (ﷺ) et dit: « Obtiendra-t-il la récompense du pèlerinage ? » «- Oui, dit le Prophète (ﷺ), et tu en obtiendras également une récompense. »
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°1336)

(*) La validité du pèlerinage de l’enfant signifie qu’il est méritoire. Ce qui ne veut pas dire qu’il le dispense de celui qu’il doit accomplir une fois majeur et devenu un homme.
voir ach-Chafii dans son Mousnad et jugé authentique par al-Albani dans Irwa al-Ghalil (636)

عن ابنِ عباسٍ رضي الله عنهما . قال : رَفَعَتْ امْرَأَةٌ صَبِيًّا لَهَا فَقَالَتْ يَا رَسُولَ اللَّهِ , أَلِهَذَا حَجٌّ ؟ قَالَ : نَعَمْ وَلَكِ أَجْرٌ.
(رواه مسلم في صحيحه رقم ۱۳۳۶)
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D’après Abou Houreira (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et son salut soient sur lui) a dit: « La ‘omra jusqu’à la ‘omra est une expiation de ce qu’il y a entre les deux et le hajj effectué avec piété n’a pas d’autre récompense que le paradis ».
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°1349)

Rapporté également par Boukhari dans son Sahih n°1773

عن أبي هريرة رضي الله عنه قال رسول الله صلى الله عليه وسلم : العمرة إلى العمرة كفارة لما بينهما والحج المبرور ليس له جزاء إلا الجنة
(رواه مسلم في صحيحه رقم ١٣٤٩)
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D’après Sa’d Ibn Abi Waqqas (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit: « Celui qui veut faire du mal aux gens de Médine, Allah le fait dissoudre (*) comme le sel se dissout dans l’eau ».
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°1387)

(*) C’est à dire en le faisant périr tout d’abord dans la vie d’ici-bas puis dans l’au-delà.
(Minnatoul Moun’im Charh Sahih Mouslim vol 2 p 360)

عن سعد بن أبي وقاص رضي الله عنه قال النّبي صلّى الله عليه و سلّم : من أراد أهلَ المدينةِ بسوءٍ أذابه اللهُ كما يذوبُ الملحُ في الماءِ 
(رواه مسلم في صحيحه رقم ١٣٨٧)
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D’après Abou Houreira (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et son salut soient sur lui) a dit: « Je suis certes le dernier des Prophètes et ma mosquée est certes la dernière des mosquées ».
(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°1394)
Et dans une version rapportée par Al Bazar dans son Mousnad: « Ma mosquée est la dernière mosquée des prophètes ».
عن أبي هريرة رضي الله عنه قال النبي صلى الله عليه و سلم : فإني آخر الأنبياء وإن مسجدي آخر المساجد
(رواه مسلم في صحيحه رقم ١٣٩٤)
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